Il y a exactement un an, je me suis livré à l’exercice de prédire les grandes tendances et thèmes pour 2024. Sans surprise, la durabilité s’est imposée comme un mot-clé, mais son importance a considérablement pris de l’ampleur depuis. En regardant vers 2025, nous pouvons anticiper une expansion encore plus marquée de cette thématique, qui représente à la fois un défi et une opportunité pour notre secteur du chauffage, de la ventilation et de la climatisation (CVC). Les évolutions rapides qui s’annoncent nécessitent toute notre attention.
L’efficacité énergétique est probablement l’aspect le plus familier du travail de durabilité en cours, car elle fait partie intégrante de l’équation CVC depuis des décennies. Cependant, avec des exigences législatives toujours plus strictes et des préoccupations croissantes concernant les prix futurs de l’énergie, il nous faut explorer de nouvelles façons d’améliorer nos performances.
Dans nos blogs d’experts, nous avons analysé ce sujet sous de nombreux angles : optimiser le dégivrage dans les échangeurs de chaleur air-air, perfectionner le fonctionnement des pompes à chaleur, ou encore utiliser le Building Information Modeling (BIM) pour simplifier les économies énergétiques.
Le sujet du carbone incorporé figure à l’agenda depuis quelque temps déjà. Chez Swegon, nous avons travaillé sur les Déclarations environnementales des produits (DEP) tout en lançant notre concept RE:3 (Réduire, Réutiliser, Revitaliser). Cependant, en 2024, l’intérêt du marché pour la circularité a dépassé toutes nos attentes. Cela exige que les professionnels du CVC adoptent de nouvelles perspectives.
Il est d’abord essentiel de comprendre la logique du carbone incorporé comme facteur clé de durabilité, puis d’élaborer une stratégie claire pour nos méthodes de travail. Concernant la réduction de l’empreinte carbone des matériaux utilisés dans la fabrication des produits CVC, la transition vers de nouveaux réfrigérants a attiré beaucoup d’attention. Mais d’autres initiatives prometteuses émergent, comme l’utilisation d’acier « bas
carbone » dans les produits acoustiques ou la conception d'une unité de traitement d’air en bois.
L’utilisation de matériaux alternatifs n’est qu’un début. Ce qui pourrait révolutionner notre manière de concevoir les installations techniques est un passage d’une approche linéaire à un modèle circulaire. En rénovant une unité de traitement d’air sur site et en prolongeant sa durée de vie opérationnelle, nous pouvons réduire les émissions de carbone de 75 % ou plus, comparé au remplacement par une unité neuve.
Dans certains cas, il peut être plus pertinent d’envoyer l’unité en usine pour une remise à neuf avant de l’installer dans un autre bâtiment. Cette approche est tout aussi intéressante, mais elle impose de repenser profondément les modèles économiques et les chaînes logistiques.
Notre secteur traverse une grande transition, nécessitant la diffusion et l’assimilation de nouvelles connaissances. Cependant, nous ne devons pas perdre de vue les objectifs fondamentaux des bâtiments, ni les compétences traditionnelles et les bonnes pratiques du CVC.
Par exemple, il existe encore un énorme potentiel d’économies d’énergie grâce à des solutions simples, comme passer à une ventilation mécanique avec récupération d’énergie dans les bâtiments existants. Cela représente une différence considérable par rapport à la simple ouverture des fenêtres, non seulement en termes d’énergie, mais aussi en termes de bienfaits supplémentaires pour un climat intérieur plus sain et productif. En fait, notre santé en dépend, car le climat intérieur influence également notre sommeil et notre récupération.
De plus, il reste de nombreuses opportunités à saisir pour améliorer la flexibilité et l’optimisation des systèmes CVC, afin de concevoir des bâtiments qui fonctionnent mieux. Nous avons la possibilité d'optimiser notre travail à tous les niveaux, que ce soit pour des immeubles de grande hauteur, ou pour des musées et des locaux à archives par exemple.
En 2025, notre secteur devra continuer à s’appuyer sur des pratiques bien éprouvées, tout en intégrant de nouvelles connaissances et solutions, notamment dans les domaines de la durabilité et des développements liés à l’IA. Je pense que nous assisterons à une transformation de notre façon de concevoir les installations techniques.
Nous passerons probablement d’une mentalité centrée sur le matériel et les économies à court terme, à une approche axée sur la valeur des services offerts tout au long du cycle de vie d’un bâtiment. Cette transformation ne portera pas seulement sur l’argent, mais aussi sur les équivalents de dioxyde de carbone – et idéalement sur le bien-être des occupants. Pour reprendre la devise de Swegon : C’est ce qu’il faut pour se sentir bien à l’intérieur.