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Le développement des IoT nous permet d’innover, de développer de nouvelles solutions pour l’avenir afin d’enrichir l’expérience client et leur proposer de nouvelles fonctionnalités. Mais ces IoT changent profondément les pratiques dans les entreprises et notre vision de l’avenir. En voici un témoignage.
Le lancement sur le marché de la toute première solution climatique connectée, appelé Wise, a amorcé un véritable tournant dans notre entreprise en nous éloignant petit à petit de notre métier traditionnel : il ne s’agit plus dorénavant d’équiper des bâtiments avec nos produits mais d’apporter une offre de services complète, une réelle valeur ajoutée à nos clients, comme par exemple la maintenance prédictive des équipements, ou encore le contrôle de systèmes tiers tels que l’éclairage ou les stores de protection solaire.
Mais cette mutation a entraîné des défis internes importants, comme amener la force de vente à comprendre cette nouvelle approche qui est de vendre de la valeur plutôt que des produits. Cette tendance touche bien entendu toutes les industries et rappelle par ailleurs la fameuse leçon du stylo faite par Leonardo di Caprio dans « Le Loup de Wall Street » : on ne s’attache plus aux simples caractéristiques des équipements qui sont d’ailleurs dans le secteur du génie climatique très similaires technologiquement parlant. On promeut la valeur d’une solution, d’un système interopérable que l’on peut mettre en place pour apporter derrière tout un panel de services pour les usagers, exploitants et gestionnaires immobiliers.
Par conséquent, le « qui nous sommes » s’est peu à peu transformé, d’un constructeur de produits HVAC à un acteur de la Qualité de l’Air et aujourd’hui à un partenaire dans la conception d’environnements intérieurs et ce, grâce à des solutions et produits connectés qui nous permettent d’influer sur la plupart des facteurs qui affectent notre environnement. Comme un symbole de cette mutation, notre entreprise a acquis l’année dernière une entreprise qui conçoit des logiciels pour analyser, surveiller, visualiser et prévoir le climat intérieur des bâtiments, cette acquisition permettant d'accélérer l’offre en matière de services numériques.
Redéfinir nos relations avec toutes les parties prenantes.
Une solution climatique avec une intelligence embarquée apporte de réels bénéfices et de la valeur pendant toute la durée de vie du bâtiment : avant et pendant l’installation des équipements mais aussi durant toute la phase d’exploitation du bâtiment. Le plein potentiel d'un tel système nous permet donc d’élargir nos partenariats aux utilisateurs finaux et promoteurs immobiliers alors que nos forces de vente s’adressent traditionnellement aux bureaux d’études et installateurs.
On observe que l’intérêt ne fait que croître pour de tels systèmes connectés, interopérables permettant d’optimiser les dépenses liées à l’entretien et la maintenance car comme le souligne très justement les acteurs de la Smart buildings alliance (SBA), le coût d’exploitation d’un bâtiment représente 75% de son coût global.
Toutefois, il est parfois difficile de faire comprendre que l’investissement dans un système climatique avancé est certes plus élevé que dans un système traditionnel mais qu’il permet justement de réduire ces fameux coûts d’exploitation. Et au-delà des économies engendrées, cet investissement permet d'accroître la valeur du bien immobilier, la productivité des personnes présentes dans le bâtiment et de veiller à leur santé.
Des capteurs au cloud
Grâce aux capteurs, le climat intérieur est mesuré et contrôlé en fonction des besoins exacts, sans gaspillage. Une étude1 menée dans une école a montré des économies d'énergie très importantes pour le chauffage et la ventilation : les salles ne sont occupées pleinement que 30 minutes par jour, soit 110 heures par an, le reste du temps l'occupation est considérablement plus faible. Si l'on compare la consommation d'énergie de chauffage par an entre la ventilation à flux constant et le climat intérieur contrôlé à l’aide de capteurs, les différences sont claires : la ventilation à flux constant consomme 35,07 MWh/an alors que le climat intérieur contrôlé par la demande ne consomme que 6,47 MWh/an, soit une réduction de plus de 80 %.
En outre, avec un système connecté, le service et la supervision des opérations peuvent être effectués à distance - ce qui permet de gagner du temps et de l'argent. Le contrôle individuel du climat intérieur permet aussi de réduire le nombre de rapports d'erreur et les coûts qui y sont associés.
La transformation digitale est un parcours coûteux pour une entreprise, et pas seulement en termes d’investissements. Il y a un vrai travail de fond à amorcer en interne, dans nos pratiques de tous les jours. Mais la création de valeur est tellement importante, notamment dans le domaine de l’environnement intérieur et au niveau du Service avec la maintenance prédictive et le contrôle à distance des appareils.
On constate par ailleurs que le retour sur investissement se base de moins en moins sur le seul critère de la performance énergétique. D’autres facteurs de rentabilité commencent à être pris en compte, comme le bien-être des usagers ou la résilience d’un système face aux besoins de flexibilité des espaces.
Je finirai cet article en vous disant que si l’IoT est assez répandu dans le résidentiel, il est fort à parier que le secteur du tertiaire devrait voir prochainement quelques avancées significatives dans ce domaine. Les IoT ont certes chamboulé notre métier, nos pratiques, notre vision, nos partenaires, nos équipes mais de manière forte intéressante.
1 Sources : Juha Pasila, Demand controlled ventilation in school buildings, 2013, Seinajoki university of applied sciences.
