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Egalité et climat intérieur - il est temps d'agir.

Ces derniers temps, les résultats surprenants d'une enquête nous ont fait réfléchir… car ses conclusions suggèrent un schéma quelque peu alarmant : il semblerait que nous concevions systématiquement les bâtiments en fonction des hommes, et que les femmes en souffrent systématiquement. Vous n'y aviez jamais pensé auparavant ?

Juste avant la pandémie, nous avons mené une enquête approfondie auprès de plus de 2 000 personnes concernant leur bien-être au travail et les différences entre les réponses des hommes et des femmes nous ont fait réfléchir. Nous avons constaté un net déséquilibre dans la fréquence de certains symptômes, des maux de tête à la fatigue en passant par l'irritation des muqueuses. Et si tous les symptômes sont ressentis aussi bien par les hommes que par les femmes, ces dernières semblent souffrir beaucoup plus.

20220810 Gender equality graphs FR 33pct

(Étude réalisée en Suède par PFM Research en 2019 sur 2003 répondants âgés de plus de 18 ans).

 

Dérive systématique dès la conception

À partir de ce constat, nous avons commencé à chercher des causes possibles. Rapidement, nous avons réalisé que les différences pouvaient, au moins en partie, être en fait causées par des biais systématiques dans la conception des bâtiments, en particulier en ce qui concerne le confort thermique. Par exemple, les effets de la température diffèrent entre les hommes et les femmes. Dans une fourchette de température de 16°C à 33°C, les hommes sont plus performants à des températures plus basses, alors que les femmes sont plus performantes à des températures plus élevées*. D’après la même étude :

  • une augmentation de 1°C améliore les performances des femmes en mathématiques de 1,76%, et les performances verbales de 1,03%.

  • une augmentation de 1°C diminue les performances des hommes en mathématiques de 0,63%, et les performances verbales de 0,6%.

Lorsque nous concevons des bâtiments, nous le faisons sur la base de calculs, qui sont à leur tour basés sur des hypothèses concernant l’occupant standard du bâtiment. Et cet occupant, souvent défini il y a des décennies, est nettement masculin. Si l'on considère la femme moyenne et l'homme moyen, nous sommes bien sûr très semblables, mais il existe également des différences évidentes dans un certain nombre de paramètres physiologiques et culturels. Si nous concevons systématiquement des bâtiments adaptés aux hommes, les femmes en subissent les conséquences.

 

Il serait donc temps de considérer le climat intérieur en ayant à l’esprit l'homme et la femme.

Ces dernières années, des problèmes similaires ont été signalés dans un certain nombre de secteurs, qu'il s'agisse de la manière dont nous menons les essais médicaux ou de la conception des mécanismes de sécurité d'une voiture. Mais la façon dont nous concevons nos environnements intérieurs a été largement ignorée de ce point de vue. Au vu des résultats, nous pensons qu'il s'agit d'une question qui mérite une discussion sérieuse au sein de l'industrie et de la communauté des chercheurs. Comment pouvons-nous prendre en compte le genre lors de la conception de nos systèmes de climat intérieur ? Est-il enfin temps d'actualiser les normes ?

Nous avons donc compilé un résumé des recherches pertinentes sur ce sujet particulier, afin de lancer le débat. N'hésitez pas à le télécharger et à vous faire votre propre opinion sur ce qu'il convient de faire ensuite.

 

* Chang, T. Y., Kajackaite, A., 2019