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Comment aborder la diaphonie ?

Comment aborder la diaphonie ?
5:57

Des portes closes, des cloisons épaisses… et pourtant, les discussions du bureau voisin vous parviennent encore? Vous n’êtes pas seul… Ce phénomène s'appelle la diaphonie, que notre expert chef de produit acoustique, Tony Olsson, vous explique en détail.

 
La transmission des sons entre pièces s'appelle la diaphonie, un phénomène assez banal dans toutes sortes de bâtiments. Comme point de départ, il est essentiel de noter que le son ne passe généralement pas directement à travers le mur, mais plutôt à travers le système de conduits de ventilation ou les découpes nécessaires à la mise en place d'une solution de climat intérieur.
En termes professionnels, la diaphonie désigne la capacité d'un bâtiment à limiter la transmission du bruit aérien entre deux pièces, ou entre des espaces distincts ne présentant pas d’ouvertures directes.

Tout est une question d'évaluation du mur

L'industrie CVC dispose de nombreuses compétences, ainsi que d'excellents outils, pour calculer le bruit des ventilateurs, des registres et des bouches d'aération. Divers logiciels aident à évaluer la perte d'insertion dans les conduits aérauliques et ce sont généralement les niveaux en dB(A) et dB(C) qui doivent être pris en compte, ce qui est parfois assez complexe.
Les choses se compliquent lorsqu’il s’agit d’évaluer la transmission sonore entre pièces, car l'indice acoustique des murs (Rw) et d'autres valeurs pondérées et normalisées, telles que Dn,ew, s'ajoutent à l'équation. Il s'agit d'un domaine où l’incertitude persiste souvent, et où beaucoup cherchent encore à obtenir des réponses précises face à la complexité des interactions.
Un mur a souvent une valeur Rw décente dans les tests de laboratoire, mais dans des conditions réelles, il peut tout à coup y avoir une porte le long du mur ou peut-être un diffuseur d'air relié à un conduit qui crée alors une « ouverture » vers la pièce voisine. Cela modifie complètement les performances acoustiques. Dans la pratique, la valeur Rw testée en laboratoire est remplacée par la valeur R'w, c’est-à-dire la performance réelle mesurée in situ. C’est cette valeur qu’il convient d’intégrer dans les calculs, afin de vérifier la conformité aux exigences acoustiques du projet.

Une petite note sur Rw

Rw est exprimé en décibels et est une mesure pondérée résumant l'isolation acoustique sur plusieurs fréquences (100-3150 Hz). Plus la valeur Rw est élevée, meilleure est l'isolation acoustique vis à vis des bruits aériens.
Par exemple, une petite cloison a un Rw d'environ 30, ce qui signifie que les conversations peuvent être entendues entre les pièces. Un mur en béton, en revanche, peut atteindre une valeur Rw de 55 et offrir une excellente performance acoustique, laissant toute conversation privée, privée. Dans des conditions de laboratoire, Rw est déterminé selon des normes définies. Sur site, on utilise la valeur R’w, qui représente les performances réelles. Elle est généralement inférieure de quelques décibels à la valeur obtenue en laboratoire, en raison des fuites et des ouvertures.

Difficultés courantes

Ainsi, bien que ces principes soient connus, de nombreux bâtiments présentent encore des problèmes de diaphonie. 

Parmi les erreurs les plus courantes: 
• Penser  qu’un mur robuste résout tous les problèmes de diaphonie. 
• Sous-estimer le rôle des conduits qui peuvent s'avérer être de véritables haut-parleurs entre les pièces.
• Négliger l'impact acoustique de composants en apparence anodins, tels que les diffuseurs d'air ou les conduits courts.
• Ignorer les débits d’air, les chutes de pression et les différences de pression, qui ont pourtant un effet direct sur la propagation du son.


Une partie du problème tient évidemment au fait que toutes les discussions ne doivent pas être entendues en dehors d’une salle fermée, mais les personnes exposées par la diaphonie ne sont pas concernées par ces échanges: elles sont simplement affectées négativement, nuisant à leur concentration et de productivité. 
Garantir un environnement sonore confortable est encore plus important lorsqu'une pièce est destinée au sommeil ou au repos, une pièce calme dans une école par exemple. D’autres espaces, en revanche, sont conçus pour produire du son, et il devient alors essentiel d’empêcher les bruits extérieurs de s’y infiltrer. Un studio de musique ou de podcast en est un bon exemple.

Alors, comment anticiper ces problèmes et bien concevoir dès le départ ?

La bonne nouvelle, c'est que nous avons maintenant des logiciels qui nous aident à calculer la diaphonie. En saisissant les détails du mur, les valeurs Rw et les composants du système de ventilation, nous pouvons simuler l’impact sur la valeur Rw globale du mur et ainsi savoir si nous avons une atténuation suffisante pour remplir l'objectif de la zone/pièce/environnement.
Les nouvelles fonctionnalités logicielles permettent de comparer différentes solutions, ce qui nous aide lors de la phase de conception à répondre aux exigences du projet :
•    Est-ce que la grille de transfert est suffisante ?
•    Ne serait-il pas préférable de faire passer des conduits séparés?
•    A-t-on besoin de silencieux?  
•    Si un diffuseur d’air mieux isolé doit être sélectionné…

Le résultat final améliorera très certainement la satisfaction des locataires. À long terme, cela réduira également les coûts, car une solution mieux conçue nécessitera moins d'ajustements et de mises à niveau.
En conclusion, lorsque l'on planifie correctement dès le début, le résultat n'est pas seulement des bâtiments qui répondent à des exigences définies, mais aussi des espaces intérieurs où les murs ne « parlent » plus. 

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