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Les gens en général comprennent la question de la température et même, dans une certaine mesure, de l'humidité relative et son importance pour la santé et le confort, mais l'argument de la qualité de l'air reste souvent insaisissable !
Le gouvernement préconise la ventilation naturelle afin d’éviter la propagation du virus Covid-19. En interrogeant mes enfants sur la pratique de ce nouveau geste barrière pendant les heures d’école, la notion d’inconfort est très vite arrivée dans la discussion… puis, vivant dans un milieu urbain, j’ai tenté d’expliquer la différence entre l'air « neuf » et l'air « extérieur », une distinction bien souvent subtile pour le public en général...
Les campagnes en faveur d'une alimentation saine et de la consommation d'alcool font l'objet d'une couverture médiatique massive, mais très peu de choses sont dites sur la qualité d’air que nous respirons - alors que notre consommation d'air est nettement supérieure à la quantité de nourriture et de boisson que nous consommons.
L'adulte moyen, lorsqu'il se repose, inspire et expire environ 7 ou 8 litres d'air par minute. Cela représente environ 11 000 litres d'air traités par nos poumons chaque jour. A titre de comparaison, la plupart des humains consomment entre un et deux kilogrammes de nourriture par jour et l'apport en liquide recommandé pour les adultes est de l'ordre de trois à quatre litres par jour.
Respiration à risque
Nous respirons donc beaucoup, mais nous n’avons pas conscience de ce qui entre dans nos poumons car l’air est invisible. Cependant, des millions de personnes portent des masques aujourd’hui et ils ont soudainement pris conscience que l’acte de respirer comporte un certain niveau de risque.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 9 personnes sur 10 respirent un air pollué dans le monde, et que 360000 décès prématurés surviennent chaque année dans l’Union Européenne en raison de l'aggravation de la pollution atmosphérique. Cette même organisation estime également qu'entre 11 et 14 % des enfants âgés de 5 ans et plus présentent des symptômes d'asthme et que 44 % d'entre eux sont liés à des expositions environnementales, notamment à la pollution de l'air, à la fumée secondaire de tabac, aux moisissures et à l'humidité dans les habitations.
Sans surprise, les parents sont très motivés à protéger leurs enfants de toute menace potentielle pour leur santé et une grande attention est actuellement accordée au risque de Covid-19 dans les écoles.
Les directives du ministère de l'éducation sur la réouverture des écoles donnent des indications détaillées sur le lavage des mains, la distanciation sociale, l'espacement des bureaux, etc. mais ne comportent qu'un court paragraphe sur la ventilation :
« Doit-on aérer régulièrement les locaux ? L’aération des locaux est fréquente (au moins 3 fois par jour) et dure au moins 15 minutes à chaque fois. Les salles de classe ainsi que tous les autres locaux occupés pendant la journée sont aérés le matin avant l’arrivée des élèves, pendant chaque récréation, pendant les intercours, au moment du déjeuner et le soir pendant le nettoyage des locaux. Cette aération doit désormais avoir lieu au minimum toutes les deux heures. En cas de ventilation mécanique, il convient de s’assurer du bon fonctionnement de celle-ci et de son entretien ».
Que se passe-t-il dans les écoles où les fenêtres ne peuvent simplement pas être ouvertes ?
Qu’en est-il des écoles situées dans des zones urbaines très polluées ?
S'il y a un problème d'éclairage ou de chauffage, nous le remarquons, mais rien n’incite à prévoir un budget pour régler le problème de la qualité de l'air, même si nous savons qu'elle est mauvaise. Celle-ci n’est tout simplement pas surveillée.
Mesurer et surveiller
Il y a donc la première étape : mesurer et surveiller. Si nous pouvons expliquer la nature et l'étendue d'un problème, alors il y a plus de chances qu'il soit traité. Nous reconnaissons que seule une poignée d'écoles disposent du financement nécessaire pour installer des systèmes de ventilation avancés.
Les écoles ont un devoir de vigilance envers leurs élèves et la qualité de l'air a un impact direct sur leur santé et leur bien-être - Elle n'est tout simplement pas largement mesurée à l'heure actuelle.Alors que le virus Covid-19 ne sera plus qu’un souvenir, chacun de nous devra examiner la qualité de l’air et son impact, que ce soit à la maison, au bureau, à l’école… De cet épisode, il faudra retenir qu’une bonne ventilation n’est pas seulement un sujet lié à la transmission de virus. C’est un élément clé pour améliorer la santé, le confort et le bien-être de la population.
Cette question d’actualité est une chance pour faire en sorte que la qualité de l'air soit à l'ordre du jour dans tous les types de bâtiments... Après tout, nous devrions tous pouvoir nous sentir bien à l'intérieur…
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