Au palais de la Bourse, les conférences EnerJ-Meeting ont débuté par un retour d’expérience, celui du bâtiment VHK à Villeurbanne: rénové et certifié, ce bâtiment des années 1990 a vu sa consommation énergétique chuter de 40% grâce à des mesures de « bon sens » et efficaces – isolation, installation de système de ventilation performant, protection solaire….
Cette rénovation est conforme au décret tertiaire avec une optimisation des coûts d’exploitation sur 20 à 30 ans, générant ainsi des économies substantielles pour le propriétaire. L’exemple souligne d’ailleurs l'importance des certifications françaises - HQE Excellent, BBCA rénovation et BBEC Effinergie, qui garantissent non seulement des performances énergétiques élevées, mais qui visent un confort optimal pour les occupants, le bâtiment étant conçu pour répondre aux besoins présents et futurs de ses occupants.
S'ensuit une intervention comparant l'empreinte carbone de deux options : rénover un bâtiment existant ou le démolir pour le reconstruire. On retient qu'à l'exception des bâtiments patrimoniaux, la première option présente un bilan carbone d'environ 30 % plus avantageux. Ce gain est obtenu en agissant sur trois leviers principaux :
- optimiser la performance énergétique du bâtiment (enveloppe, systèmes de chauffage, ventilation, climatisation),
- privilégier les énergies renouvelables et la récupération,
- préserver les matériaux existants.
La donnée est au cœur de la transition énergétique. La géothermie, en tant que source d'énergie bas carbone, et l'IoT, en facilitant la collecte et l'analyse de données massives, offrent un socle solide. Les services intelligents permettent d'identifier les bâtiments les plus énergivores et de mettre en œuvre des actions ciblées pour améliorer leur performance énergétique.
Cette approche data-driven est essentielle pour accélérer la transition énergétique et réduire notre empreinte environnementale. Par ailleurs, l'IoT révolutionne les GTB, facilitant ainsi la mise en conformité des bâtiments avec le décret BACS, un enjeu majeur alors que seulement 6% des bâtiments tertiaires de plus de 1000 m² disposent d'un système de comptage énergétique.
GTB traditionnelle |
GTB IoT |
Actionneurs à câbler |
Capteurs / actionneurs sans fils |
Travaux lourds qui pénalisent les opérations |
Installation rapide et non intrusive |
Des règles de régulation à coder |
Paramétrage « no code » |
Système complexe géré localement |
Interface utilisateur simple qui permet une gestion centralisée |
Source : Orange Business
La réutilisation des matériaux, sujet récurrent dans les conférences, a donné lieu à une évolution profonde des pratiques RSE. Ces dernières ne se limitent plus à une simple image de marque, mais s'inscrivent dans une démarche de performance globale. Certaines entreprises ont développés des axes d'intervention précis en matière de circularité, à l'instar du RE:3 de Swegon, concept développé en partenariat avec d'autres fabricants. Cette nouvelle économie permet de réduire les coûts, de sécuriser l'approvisionnement en matières premières, de stimuler l'innovation et de renforcer la résilience des chaînes de valeur.
Enfin, la réversibilité des bâtiments, bien au-delà d'être une nécessité environnementale, s'avère être un véritable levier économique. En offrant la possibilité d'adapter les espaces aux évolutions des marchés et des usages, elle garantit la pérennité des investissements immobiliers. Les intervenants ont souligné l'importance de concevoir des espaces flexibles et polyvalents, capables de s'adapter à une demande toujours plus diversifiée et changeante. Cette approche permet non seulement de réduire les coûts liés aux démolitions et reconstructions, mais aussi de valoriser le patrimoine bâti existant.
Les conférences d’EnerJ-Meeting ont mis en lumière la diversité des enjeux liés à la transition énergétique, tout en soulignant leur interconnexion. De la rénovation énergétique à la circularité, ces défis complexes nécessitent une approche systémique. Pour atteindre nos objectifs de décarbonisation, il est illusoire de vouloir optimiser seulement les performances énergétiques d’un bâtiment de manière isolée, sans avoir préalablement défini une stratégie globale de décarbonation. Mais il est grand temps de passer à l’action et de faire de la décarbonation le cœur de nos projets de construction et de rénovation !