Et 8 associations œuvrant avec Eurovent dans l’élaboration d’un manifeste ayant pour but de promouvoir la qualité environnementale intérieure (QEI). Découvrez leurs recommandations.
De nombreux critères sont à prendre en compte dans le cadre de tout bâtiment sain :
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L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que les gens passent environ 90 % de leur temps à l'intérieur dans des bâtiments résidentiels et non résidentiels.
26 millions d'enfants européens vivent dans des maisons insalubres1.
97 % des bâtiments de l'UE sont jugés « non pérennes ».
La rénovation est donc un enjeu de taille, cœur du Pacte Vert pour l'Europe, et qui participera à la reprise économique et sociale post-COVID 19.
Aujourd’hui, le taux annuel de rénovation du parc immobilier oscille entre 0,4 et 1,2 % dans les États membres. Ce taux devra au minimum doubler pour atteindre les objectifs de l’UE en matière d’efficacité énergétique et de climat. Cette situation représente une occasion à ne pas manquer pour renforcer à la fois l'efficacité énergétique et la qualité de l'environnement intérieur : en tirant le meilleur parti d'une bonne qualité de l'air intérieur, d'un éclairage centré sur l'homme, d'un confort acoustique et thermique, de systèmes de régulation et d'automatisation, nous améliorerons la santé et le bien-être des occupants tout en augmentant la productivité.
En outre, des bâtiments sains et efficaces sur le plan énergétique génèrent également des économies en réduisant les coûts de santé publique. L'OMS estime que chaque euro dépensé pour la rénovation des bâtiments permet d'économiser 0,42 € en dépenses de santé publique !
LES RECOMMANDATIONS
1 - Fixer des exigences minimales obligatoires harmonisées pour la qualité de l'environnement intérieur et pour accélérer le remplacement des anciens systèmes.
Ces exigences seront satisfaites par la mise en œuvre de technologies de pointe dans les domaines de la ventilation, du refroidissement, du chauffage, de la lumière du jour et de l'éclairage électrique, de la climatisation, de la déshumidification, de la plomberie, de l'automatisation et de la régulation des bâtiments.
2 - Définir des exigences pour assurer le déploiement de technologies intelligentes pour des bâtiments sains et l’Indicateur de Potentiel d’Intelligence (ISR) – Smart Readiness Indicator.
Le ISR doit prendre en compte les aspects sanitaires sur un pied d'égalité avec d'autres facteurs tels que les économies d'énergie ou la flexibilité de la demande énergétique par exemple et ce, afin de refléter pleinement l'importance de la qualité de l'environnement intérieur.
3 - Veiller à ce que l'accès au financement public soit soumis à des conditions supplémentaires afin que les rénovations améliorent également l'intelligibilité des bâtiments et leur qualité environnementale intérieure.
En outre, les régimes de financement devraient être encouragés pour l'installation de systèmes de construction plus efficaces du point de vue de l'énergie, de la qualité énergétique et de l'intelligence embarquée, tout en veillant à ce que les rénovations restent économiquement accessibles à toutes les catégories socio-économiques.
4 - Inclure des exigences de qualité environnementale intérieure dans les marchés publics « verts ».
Une référence à la qualité de l'environnement intérieur devrait être incluse dans les marchés publics écologiques et devrait être une condition préalable aux appels d'offres pour la rénovation des ERP, en particulier les bâtiments publics, les administrations, les hôpitaux et les écoles.
5 - Inclure des indicateurs de qualité de l'environnement intérieur dans l'Observatoire du parc immobilier de l'UE.
L'Observatoire du parc immobilier de l'UE3, établi dans le cadre du paquet "Énergie propre pour tous les Européens" de 2016, couvre une série d'indicateurs sur la performance du parc immobilier. Cependant, les indicateurs de qualité de l'environnement intérieur n'ont pas encore été inclus, bien qu'ils représenteraient une source d'information précieuse pour stimuler la rénovation des bâtiments en Europe. Ces indicateurs devraient inclure des paramètres sur tous les facteurs contribuant à la qualité de l'environnement intérieur, tels que l'automatisation, la ventilation, l'éclairage électrique, la lumière du jour, l’accès visuel à l’extérieur, la qualité de l'air, le confort thermique, l'humidité, la poussière et les polluants, la qualité de l'eau, le bruit, la sûreté et la sécurité.
6 - Définir ou améliorer les exigences obligatoires pour les inspections régulières et les fonctionnalités de mise en service, de surveillance et de régulation des systèmes techniques des bâtiments.
Les systèmes techniques de bâtiment sont utilisés pour faciliter les inspections, améliorer la régularité de la maintenance et assurer la surveillance et la régulation des équipements, permettant ainsi de maintenir les niveaux requis d'efficacité énergétique et de qualité de l'environnement intérieur. En outre, un outil dédié tel que le passeport de rénovation, pourrait être utilisé pour le suivi et le contrôle du projet de rénovation, tant pour sa performance énergétique que pour sa qualité environnementale intérieure. Un tel outil améliorerait la régularité dans la maintenance, maintenant ainsi les niveaux requis d’efficacité énergétique et la QEI.
7 - Encourager les programmes de formation et de certification pour les professionnels du bâtiment (concepteurs, installateurs…)
Les professionnels sont principalement employés par des petites et moyennes entreprises (PME), et tentent actuellement de répondre à une demande croissante de leurs services avec une main-d'œuvre limitée, souvent insuffisamment qualifiée et vieillissante. Des actions sont donc nécessaires pour encourager l'enseignement technique, l'apprentissage, dans le but d’améliorer le niveau des compétences et de perfectionnement. L’encouragement des programmes de formation et de certification permettra de concevoir, déployer et gérer les technologies nécessaires pour assurer une qualité adéquate de l’environnement intérieur.
8 – S’assurer de la mise en œuvre des stratégies à long-terme des Etats membre (LTRS) pour mobiliser les investissements dans la rénovation.
Lorsque les bâtiments sont occupés, procéder à leur expertise par des évaluateurs qualifiés permettrait de surveiller l'état du parc immobilier, accroître nos connaissances, y compris celles des décideurs politiques et mettre en lumière les pratiques exemplaires.
1 Bureau régional de l'OMS pour l'Europe, OCDE (2015). Coût économique de l'impact sanitaire de la pollution de l'air en Europe : Air pur, santé et richesse. Copenhague : Bureau régional de l'OMS pour l'Europe
3 https://ec.europa.eu/energy/eu-buildings-database_